Alliancy

Vivatech accueille Emmanuel Macron

Emmanuel Macron se rendra sur le salon Vivatech ce mercredi 14 juin en fin de journée, lors de cet évènement dédié aux start-up et à la tech à l’échelle française et européenne. L’occasion de revenir sur les sujets majeurs de souveraineté technologique et industrielle de la France pour le Président.

Vivatech accueillera demain Emmanuel Macron

Vivatech accueillera demain Emmanuel Macron DR

Dès son lancement, il y aura foule dans les allées de Vivatech, le salon des start-up et de la tech qui ouvre mercredi 14 juin au matin sa 7ème édition. Comme à son habitude, Emmanuel Macron ne manquera pas ce rendez-vous majeur de l’innovation et fera dans l’après-midi même un tour des stands de grands groupes comme de jeunes start-up. Un bain de foule qu’apprécie particulièrement l’initiateur de la « Start-up Nation » ! Son appui aux entrepreneurs de la French Tech a toujours été de son combat et les efforts du gouvernement en la matière sont bien là. Il faut en effet soutenir un écosystème français de l’innovation qui subit quelques turbulences d’ordre économique en ce moment…

Les levées de fonds sont plus que jamais à la peine… Selon les chiffres consolidés du dernier rapport du VC early stage Newfund, basées sur les données eCap et Crunchbase, les start-up françaises ont seulement levé 1,36 milliard d’euros sur les trois premiers mois de l’année, une baisse de près d’un tiers par rapport au dernier trimestre de 2022, et de 70 % par rapport aux trois premiers mois de l’an dernier.

De même, les licenciements dans les scale-up (Back Market, Meero, Payfit…) se multiplient, même si à l’échelle nationale, le solde en matière de créations d’emploi dans les start-up reste encore positif, selon le dernier baromètre Numeum. Ainsi, après trois mois consécutifs de créations nettes d’emplois, les start-up françaises ont supprimé plus de 3 600 emplois au mois d’avril dernier, pour aboutir à un total d’environ 274 000 emplois. En parallèle, le nombre d’entités ayant recruté durant le mois d’avril a reculé de 69 %. Comme l’indique Numeum, cette tendance est généralisée à l’ensemble des secteurs et des régions.

Aussi, le Président compte bien aborder ces sujets en présence de start-uppers (dont MistralAI, EnhyWhere et Actronika) et d’investisseurs (dont Sista)… en plus de revenir longuement sur la question du financement de l’innovation, de l’intelligence artificielle (au cœur des débats depuis l’arrivée de ChatGPT et de l’IA générative) et ses perspectives, rappelant les dangers autant que l’importance du caractère performant de ces technologies.

Reste à savoir comment faire pour que la France soit capable d’innover et de produire sur le sol français, voire européen… Une vraie question à laquelle il répond à condition d’attirer les « bons » talents et de trouver les financements !

Après les 1,5 milliard d’euros de la première phase de la stratégie nationale française sur l’intelligence artificielle, l’enjeu à présent est de former et d’attirer les meilleurs talents internationaux en IA. Le gouvernement veut donc renforcer l’attractivité de la France pour les futurs champions du secteur de l’IA.

A relire sur Alliancy (septembre 2022) : Sur l’IA, la France a besoin d’une “stratégie volontariste et lucide”

Toutefois, si en formalisant une stratégie après le rapport Villani, la France a donné un signal politique fort sur l’importance de l’IA pour la recherche française, la Cour des comptes, dans un rapport datant de la rentrée 2022, constate que l’efficacité de la stratégie n’est pas avérée. Sur la période analysée (2018-2022), en nombre de publications en IA et sur un total de 47 pays comparés, la France conserve difficilement une place au dixième rang à l’échelle mondiale, et se maintient au deuxième rang au niveau européen. La Cour des comptes recommande donc que les financements mobilisés soient davantage suivis…

Qu’à cela ne tienne ! Des annonces seront donc faites par le président en faveur des quatre instituts interdisciplinaires d’intelligence artificielle (3IA) et du développement des capacités de calcul de la recherche publique. Il faut à la fois s’appuyer sur les forces existantes certes, mais aussi permettre de mieux recruter à tous les niveaux…

De fait, on doit rester optimiste, estime le gouvernement : avec l’émergence de chatGPT et la montée en puissance d’un nouvel acteur qu’est OpenAI, cela prouve que les jeux ne sont pas faits et que les grands acteurs du secteur, américains ou chinois, peuvent encore être challengés… Il y a donc des places à prendre.

Reste que la question de la législation se pose, sujet sur lequel le président s’exprimera également, sachant que l’on peut s’interroger vivement sur l’urgence qu’ont certains acteurs à réclamer (!) un durcissement de la loi dans ce domaine dans l’idée de bien bloquer toute concurrence… Au-delà des discussions difficiles autour de la taxe Gafa, La France se veut surtout active à l’échelle européenne dans le cadre du IA Act notamment, qui promet une harmonisation entre tous les pays de l’Union. Ce futur texte ne doit cependant pas se transformer en un frein à l’innovation, et en particulier à la compétitivité européenne. Car le danger est connu : c’est la fuite des cerveaux…

Emmanuel Macron devrait expliquer qu’il compte « préempter » certaines dispositions de ce  futur règlement européen sur l’IA pour les mettre en place en France sans attendre le long processus européen, comme l’obligation d’informer l’utilisateur qu’un contenu est produit par une IA, a précisé hier un conseiller de l’Élysée.

Un sujet de souveraineté industrielle et technologique

Après son déplacement ce mardi à Champagné, en Ardèche dans le laboratoire pharmaceutique Aguettant, Emmanuel Macron montre une fois de plus son attachement au renouveau de l’industrie française et de la souveraineté sanitaire, que cela passe par l’aide à des groupes nationaux pour relocaliser leur production ou encore par le soutien à l’innovation de rupture (deeptech), capable d’apporter des solutions technologiques aux grands défis actuels pour les entreprises de transition énergétique, voire écologique…

Le président sera également présent la semaine prochaine au Salon aéronautique du Bourget, où il évoquera notamment la question de l’avion décarbonée…

Typologie des startups françaises de l’IA

De l’étude de France Digitale, voici quelques chiffres à retenir pour l’ensemble des 591 startups de l’IA recensées en France :

·       50 % d’entre elles comptent entre 11 et 50 employés
·       60 % sont basées en Île-de-France
·       15 % développent l’IA au service de la santé
·       50 % sont déjà rentables ou vont l’être d’ici à trois ans
·       1/3 voient le financement, le recrutement et l’accès aux clients comme des freins à leur développement
·       16 % anticipent que la réglementation et la mise en conformité freinera leur développement
·       76 sur les 591 développent des cas d’usage basés sur de l’IA générative (texte, image, vidéo, son)
Quitter la version mobile