Le salon dédié à l’innovation et aux startups Vivatech présente sa 9ème édition, qui aura lieu du 11 au 14 juin 2025. L’occasion de mettre en évidence les enjeux géopolitiques du secteur, avec notamment le lancement d’un programme d’accélération pour favoriser l’émergence de champions européens.
C’est sous les dorures plafonnant l’ambassade du Canada que Vivatech a choisi d’annoncer le programme de son salon emblématique prévu en juin 2024. Le rendez-vous annuel dédié aux startups et à la tech met en effet le pays nord-américain à l’honneur cette année, après l’Inde en 2024. C’est l’occasion, selon l’ambassadeur du Canada en France Stéphane Dion, de diversifier les partenariats commerciaux de son pays. Et ce, à l’aube d’une nouvelle donne géopolitique, influencée par les mesures de guerre commerciale du président Trump.
Tour du monde des startups innovantes
Le Canada, en tant que partenaire de l’évènement, aura le plus grand pavillon du salon, parmi les 50 espaces dédiés exclusivement à certaines zones géographiques. Vient ensuite la Chine, qui quadruple sa superficie cette année, puis la Corée du Sud et l’Allemagne. Selon le groupe de communication Publicis et le groupe Les Échos-Le Parisien, organisateurs de l’évènement, les États-Unis montrent aussi de plus en plus d’intérêt pour le salon Vivatech, malgré le contexte. Elon Musk donnera-t-il à nouveau une conférence comme il a pu le faire les précédentes années ? “Je ne suis pas certain que ce soit dans son agenda mais on l’écoutera s’il souhaite venir”, répond Maurice Levy, ancien directeur général du groupe Publicis.
Les États les plus impliqués dans le numérique seront donc bien représentés lors de la 9ème édition de l’évènement. Le salon accueillera notamment le ministre de l’IA émirati Omar Sultan Al Olama, le premier homme politique à occuper un ministère exclusivement dédié à l’intelligence artificielle. Les organisateurs de Vivatech n’ont pas oublié les acteurs montants du secteur, comme l’illustre la présence prévue de Bosun Tijani, le ministre de l’Économie numérique du Nigeria. L’objectif est de montrer que “Vivatech n’est pas un évènement monolithique”, selon l’expression de Pierre Louette, le président du groupe Les Échos-Le Parisien. Ainsi, un nouveau pavillon fait son apparition cette année, il représente la Pacific Tech, surnommée “Blue Tech” pour mettre en visibilité l’Outre-mer et les pays océaniens.
Un programme d’accélération pour les startups européennes
En plus de ces speakers gouvernementaux, au rang desquels la secrétaire d’État chargée de l’Intelligence artificielle Clara Chappaz, Vivatech mise comme chaque année sur d’autres noms prestigieux pour compléter son “line-up”. Bernard Arnault prendra la parole, ainsi que le numéro 3 de la NASA, Vanessa Wyche, ou encore Alain Aspect, prix Nobel de physique et co-fondateur de la startup de quantique Pasqal. Sans surprise, le salon ne sera pas en manque de têtes d’affiche majeures de l’intelligence artificielle. Le dirigeant de Mistral AI, Arthur Mensch, sera ainsi présent ainsi que le co-fondateur d’Alibaba, Joseph Tsai. Le sujet de l’IA est érigé en superstar de l’évènement, alors que 85% des entreprises interrogées par Viva Technology prévoient d’augmenter leur budget attribué à l’IA cette année. L’ancien commissaire européen Thierry Breton sera aussi de la partie, lui qui a longtemps agi pour faire de l’UE un acteur majeur de la régulation de ces technologies.
La présence de ces nombreuses personnalités politiques internationales fait écho à l’un des quatre thèmes majeurs du salon, la géopolitique. Les organisateurs de Vivatech souhaitent donner l’image d’une Europe mobilisée face aux défis internationaux. Pour cela, ils désigneront 100 startups européennes qui profiteront d’un programme d’accélération. Viva Technology a aussi créé, en partenariat avec le Forum économique mondial, le Centre européen d’excellence en IA. Mais ce n’est pas tout, pour la première fois cette année, un prix de l’innovation la plus disruptive sera remis par Vivatech. Parmi les 14 000 startups exposantes, une seule sortira gagnante.
Les enjeux de recrutement au cœur du salon
La révélation aura lieu le 12 juin, le samedi, moment dédié au grand public. Au cours de cette journée, le secteur des industries créatives présentera des animations comme un DJ set de 2h, une exposition sur l’art numérique ou encore un festival de cinéma récompensant des films créés par des IA. Le but ? Attirer le public vers le secteur du numérique, qui recrutera à cette occasion. L’État français, par exemple, tiendra un stand pour présenter sa politique numérique et pour faire part d’offres d’emploi, le gouvernement recrutant environ 2500 personnes chaque année dans ce secteur.