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Voiture électrique : 5 idées reçues à bannir

L’industrie automobile internationale progresse en moyenne de 3% chaque année depuis 2010. Dans cette dynamique, le marché des véhicules électriques connaît une forte croissance : il a ainsi augmenté de 22,9% au premier trimestre 2017 sur le segment des véhicules particuliers pour atteindre une part de marché de 1,37 %. Confortée par la baisse de la part du diesel chez les véhicules particuliers[1], la tendance « électrique » va sans aucun doute continuer à s’accélérer ces prochaines années. De leur côté, les constructeurs font tout pour transformer l’essai, notamment en se détachant des idées reçues liées à l’électrique depuis ses débuts, aujourd’hui très peu représentatives de ce que les « voitures propres » sont devenues.

Cédric Marquant, Directeur Marketing et Business Development chez Alphabet France

#1 Le prix d’une voiture électrique, trop élevé ?

Le budget reste le premier frein évoqué quand il s’agit d’opter pour un véhicule électrique. Pourtant, dans la réalité, le prix réel tend à diminuer : les campagnes menées par l’État pour favoriser une conduite « verte » et préserver la qualité de l’air, notamment dans le cadre des Accords de Paris, promettent une réduction du prix à l’achat grâce à un bonus écologique de 6000 €, un Superbonus de 4000 € pour les véhicules particuliers et utilitaires et une carte grise moins chère et parfois même gratuite.

Si les voitures électriques étaient en moyenne 15 % plus chères il y a une dizaine d’années, la Loi de Finances permet aujourd’hui de réduire suffisamment leur coût pour proposer à la vente à un tarif attractif en comparaison à leurs équivalents thermiques. Si l’on ajoute à cela le développement des modèles proposés par les constructeurs, l’électrique se conjugue finalement à tous les prix : de la Tesla à la Golf en passant par la Kia Soul, la BMW i3, la Smart ou encore la Renault Zoé, le large spectre de la gamme désormais disponible enterre l’argument du prix prohibitif.

#2 La voiture électrique, trop de frais ?

Pas de vidange, de courroie de distribution défectueuse ni de filtres : l’électrique n’exige qu’une seule dépense « d’entretien », la batterie. Si la plupart des véhicules électriques sont vendus sans batterie, celle-ci est généralement proposée en location à un tarif variant entre 40 € et 80 € par mois, selon le kilométrage envisagé dans l’année et les services attachés (assistance, remplacement). Un poste budgétaire bien réel, toutefois largement compensé par la dépense en carburant très faible : lorsqu’elle roule, la voiture électrique ne consomme rien pendant les phases de ralenti et ses batteries se rechargent pendant les phases de décélération. Au final, sa consommation est donc 70% moins chère que celle d’un moteur classique : pour la plupart des véhicules électriques, il en coûtera moins de 2 € d’électricité aux 100 kilomètres. En comparaison, la consommation des modèles diesel équivalents revient en moyenne à 8,5 € pour la même distance.

Le coût réel des véhicules électriques doit se mesurer dans la durée : à leur faible coût d’utilisation et aux tarifs proposés désormais abordables s’ajoutent d’autres incitations – de la part des compagnies d’assurance, par exemple, qui pour promouvoir le développement des voitures électriques, proposent des contrats de 20 à 30 % moins chers pour ce type de véhicules. Ou de la part de certaines collectivités qui proposent des tarifs de stationnement modérés, voire gratuits, dans plusieurs villes françaises.

#3 La voiture électrique, trop peu d’autonomie ?

L’autonomie des voitures électriques reste problématique dans l’esprit de nombreux consommateurs. Les constructeurs en ont fait leur axe de développement central pour développer l’intérêt de l’électrique auprès du public. Elon Musk l’affirme : l’avenir de la voiture électrique réside dans sa batterie, et l’évolution du marché lui donne raison.

Pourtant, ce frein est plus d’ordre psychologique qu’avéré : 78% des automobilistes français parcourent en effet un trajet quotidien inférieur à 50 km[2], bien en-deçà de l’autonomie minimale de 150 km offerte par les premiers modèles de citadines électriques proposées sur le marché. Certaines compactes, comme la Renault Zoé, proposent jusqu’à 400 km d’autonomie (l’équivalent d’un Paris-Normandie).

Et la tendance vers des autonomies de plus en plus performantes est bien réelle : Tesla promet ainsi 500 km d’autonomie avec son modèle S et prédit un marché qui devrait attendre les 1200 km d’autonomie dans des conditions optimales à l’horizon 2020.

#4 Recharger sa voiture électrique, trop compliqué ?

Il y a encore quelques années, il existait peu de bornes de recharge, et celles-ci étaient difficiles à localiser. Aujourd’hui, 40 000 prises[3] sont mises à disposition des véhicules électriques sur le territoire national (2 prises en moyenne par borne). Un chiffre qui devrait encore gonfler puisqu’EDF prévoit d’installer des bornes de recharge rapide sur les grands axes autoroutiers, et Vincent Bolloré a annoncé, d’ici 2019, la mise en place de 16 000 bornes dans 94 départements dans le cadre de sa solution « Blue Station ».
Finalement, le problème de la recharge tient plus au mode d’emploi qu’à l’accessibilité. Concrètement, comment recharger sa voiture électrique ? Quel type de prise utiliser, laquelle sur le véhicule, laquelle sur la borne ? Autant de questions concrètes dont l’apparente complexité peut présenter un frein à l’achat d’un véhicule électrique.

Pour simplifier le dispositif, une homogénéisation des types de prises est en cours à l’échelle européenne.
Là où trois types existaient auparavant, la norme européenne se focalise aujourd’hui uniquement sur des bornes de type 2. Désormais, recharger sa voiture n’est donc pas plus difficile que recharger son smartphone.

#5 Recharger sa voiture électrique, trop long ?

Les premières voitures électriques exigeaient une recharge de toute une nuit pour pouvoir repartir. Désormais, il est possible de choisir entre une recharge lente, rapide ou accélérée. Un véhicule électrique peut ainsi se recharger jusqu’à 80% en seulement 30 minutes. La grande majorité des voitures électriques du marché offrent la possibilité d’être rechargées directement sur une prise domestique 230 V. Pour éviter tout risque de surchauffe, il est cependant préférable d’opter pour des prises renforcées (à partir de 70 €), des bornes ou des « wallbox », boîtiers domestiques sécurisés qui se fixent au mur et permettent une recharge trois fois plus rapide qu’une prise domestique.

Hier encore concept futuriste non adapté aux besoins en mobilité des consommateurs, la voiture électrique est aujourd’hui devenue une réelle alternative aux véhicules thermiques, permettant de répondre aux attentes des utilisateurs tout en s’inscrivant dans une évolution de la société vers toujours plus de développement durable.

Si les freins psychologiques qui ont accompagné ses débuts subsistent encore chez certains, les constructeurs et les pouvoirs publics font tout pour les aider à s’en affranchir. C’est désormais une réalité : la voiture électrique est une solution pour « rouler propre » autant que pour « rouler bien ». Elle offre une conduite agréable, fluide, puissante, avec boîte automatique, sans bruit, gaz d’échappement ou émission de particules, et représente en plus un formidable vecteur d’engagement environnemental pour les entreprises. L’avenir de l’automobile sera électrique.

[1] perdu 26 points en cinq ans [2] Source IPSOS/AVERE [3] chargemap.fr
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