La « connexion » est devenue une préoccupation voire l’obsession de notre époque. Notre dépendance aux usages du numérique est telle que nous avons l’impression angoissante d’être coupés du monde dès lors que la connexion WIFI ou que la couverture 4G viennent à manquer. Notre quotidien, privé et professionnel, est rythmé par des « Apps » dont le nombre ne cesse de croitre.
Cet univers numérique a un goût d’immatériel renforcé par l’image du cloud. Pourtant, il repose sur d’imposants réseaux informatiques qui relient l’utilisateur aux applications hébergées dans des centres informatiques. Un rôle de plus en plus crucial à l’ère de la mobilité qui impose de s’interroger sur le réseau du futur.
Mobilité, cloud et IoT conditionnent le design du réseau du futur
Le réseau du futur doit être à même d’accompagner la croissance de l’économie numérique. Cela remet en cause les approches conventionnelles qui ont supporté les évolutions informatiques. Chaque utilisateur se déplace désormais avec son espace de travail numérique et reste constamment connecté. Il alterne PC portable, tablette et smartphone pour accéder à des applications qui manipulent texte, voix, images et flux vidéo. Sous la pression des utilisateurs, de nombreuses entreprises ont cessé d’imposer leurs équipements mobiles et ont accepté le principe du BYOD (Bring Your Own Device). Les applications sont, pour une grande majorité, hébergées dans des clouds hybrides qui combinent les infrastructures réseau de l’entreprise à celles du fournisseur de cloud. A cette situation déjà complexe s’ajoute le développement des objets connectés (IoT) qui par leur multitude et leur diversité remettent en cause les méthodes de sécurité existantes. Le réseau du futur devra composer avec un environnement changeant qu’il ne maitrise pas totalement. Le niveau d’exigence, que ce soit en termes de performances, de disponibilité et de sécurité, n’en demeure pas moins de plus en plus élevé et le réseau du futur n’a pas d’autre choix que de faire preuve d’une agilité accrue.
Les applications pilotent le réseau
Les entreprises se sont lancées dans une course à l’innovation pour se maintenir dans une économie numérique qui ne pardonne aucune hésitation. Cela se traduit par la production grandissante d’applications qui adoptent les principes de « développement et d’intégration continus » (DevOps). Plus le temps d’attendre que le réseau se mette en place, c’est à lui de s’adapter en permanence aux applications. Aujourd’hui 95% des changements sont encore manuels et 70% des interruptions sont dues à des erreurs humaines. Le réseau du futur doit s’affranchir de la rigidité des infrastructures matérielles et être orchestré de manière automatisée pour fournir dynamiquement à l’application les ressources dont elle a besoin. Cela passe par la mise en place d’une approche Software Defined Networking (SDN) qui définit le réseau de manière logicielle et fait abstraction des équipements matériels.
Le réseau s’enrichit de données contextuelles
Les réseaux traditionnels n’avaient qu’une vue extrêmement technique des données*. Le réseau du futur, avec le recours au SDN, possèdera une connaissance bien plus complète de l’identité de l’utilisateur, du rôle des équipements qu’il utilise, des applications auxquelles il accède et de sa localisation. Avec cette connaissance contextuelle enrichie, dès l’ouverture d’une application un “contrôleur intelligent” est à même de propager de manière dynamique toutes les règles nécessaires à l’ensemble des équipements réseaux concernés. Cette même connaissance contextuelle constitue un atout considérable pour la sécurité. Les architectes du réseau du futur peuvent concevoir un réseau « sécurisé par design » capable de prendre en compte le contexte. Ensuite, dans la phase opérationnelle, le contrôleur SDN exploitera le contexte pour apporter la sécurité exigée. L’intelligence artificielle va progressivement améliorer les contrôleurs SDN. Certains contrôleurs embarquent déjà du Machine Learning pour actualiser le contexte à partir des informations remontant des infrastructures et adapter les règles de sécurité en conséquence.