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Voulez-vous Dreem(er) ce soir…

A la recherche de ses premiers clients, la start-up Rythm, spécialisée en neurotechnologie, lance la commercialisation de Dreem, le premier bandeau actif connecté, destiné à l’amélioration de la qualité du sommeil profond. Décoiffant !

Le casque Dreem pèse 160 grammes, il est bourré d’électronique embarquée, d’électrodes (ou capteurs) et d’un dispositif de conduction osseuse dans le bandeau frontal. Le tout est connecté à une appli mobile qui vous informe sur l’état de votre sommeil et, grâce au Machine Learning, vous aide peu à peu à mieux dormir. © Rythm

La vie urbaine ou, alors, votre patron vous stresse ? Vous appartenez au tiers de la population qui dort mal ? Ou, en tout cas, pas aussi bien que vous le souhaiteriez… Vous êtes passionné par les nouvelles technologies ? Un peu geek même… Alors, devenez l’un des 500 « dormeurs » prêts à tester le bandeau Dreem dans un des moments les plus intimes de la vie (votre sommeil), un produit inédit imaginé par la start-up parisienne Rythm, créée par deux jeunes Polytechniciens.

« Nous avons finalisé une série limitée de 500 bandeaux, explique Hugo Mercier, 23 ans, cofondateur et CEO de la société (lire l’encadré). Notre programme bêta Dreem First vise à sélectionner les premiers utilisateurs de nos casques, afin d’améliorer l’expérience et mieux comprendre leurs attentes pour avancer sur la deuxième version du produit qui sortira courant 2017. Nous cherchons des gens motivés à qui nous vendons le produit 349 euros, mais en contrepartie, ils seront les premiers à recevoir gratuitement la version 2 du bandeau. »

Pour autant, le Dreem livré se veut déjà être un « produit fini », l’idée étant, grâce à ces premiers retours « utilisateurs », de l’améliorer encore d’ici à sa commercialisation (très grand public cette fois) l’an prochain. « Au bout de deux ans, on voulait figer le plus tôt possible le développement du produit pour le mettre dans les mains de nos utilisateurs. C’est le but de ce programme, d’où le fait que l’on ait ouvert un nombre limité de produits… Les personnes intéressées peuvent s’inscrire sur le site via un questionnaire. Les plus motivées sur inscription sont sélectionnées et reçoivent leur bandeau. Les livraisons, uniquement faites en France et aux Etats-Unis, démarrent en ce moment et les inscriptions resteront ouvertes encore deux à trois mois », explique Hugo Mercier.

Porté comme un simple casque sur la tête, Dreem analyse votre activité cérébrale (et non votre pouls comme d’autres objets connectés), puis transmet à l’utilisateur au moment opportun des stimuli acoustiques par conduction osseuse. Ceux-ci visent à prolonger les phases de sommeil profond pour mieux récupérer et, chaque matin, après un réveil en douceur, arriver à sauter du lit en pleine forme !

Concrètement, le bandeau est un concentré de technologies très pointues, mises au point par les équipes de R&D internes de Rythm en France, et que seuls les Taïwanais sont capables de fabriquer d’un point de vue mécanique et électronique (coque et éléments mous). L’objet est enfin connecté à une appli grand public qui vous indique chaque jour le bilan de votre nuit… tout en améliorant votre sommeil au fur et à mesure d’une utilisation prolongée. Que ce soit la vôtre ou celle de tous les utilisateurs de Dreem (machine learning). Car la finalité est également de mieux comprendre le sommeil et les liens éventuels entre le cerveau et différentes pathologies, comme les maladies cardiovasculaires ou neurodégénératives par exemple.

A noter cependant que Dreem fonctionne en « mode avion » dès que vous avez renseigné votre heure de réveil sur l’appli… Le lendemain matin, une fois le bandeau réactivé via cette même appli, vos données brutes sont transférées en Bluetooth au serveur où elles sont analysées avant de vous être restituées.

« Selon le cabinet IDC, le marché de l’Internet des objets devrait peser 1,7 milliard de dollars en 2020, soit une croissance annuelle moyenne de 17 %. »

Aujourd’hui, Rythm emploie une soixantaine de personnes, dont une cinquantaine basée à Paris (R&D, thésards…), et le reste à San Francisco en Californie (marketing, vente, business et design). « Nous avions un énorme besoin de transdisciplinarité approfondie, d’où le fait que l’on ait grossi aussi vite. Nous avons aussi huit collaborations signées avec des laboratoires de recherche en Europe et aux Etats-Unis dans tous les grands domaines que l’on aborde », explique le jeune dirigeant.

La neurotechnologie, c’est évidemment un travail très poussé sur toutes les technologies en question, mais c’est aussi un travail de biologie, de sciences du vivant et de neuroscience fondamentale : « Nous travaillons donc à la fois sur les fonctionnalités du produit qui est disponible là, et sur le prochain bandeau qui sera lancé dans quelques mois », poursuit-il. Un produit qui offrira de nouvelles fonctionnalités et couvrira davantage de cas d’usages de façon à répondre à un besoin plus global.

Une nouvelle levée de fonds à court terme

Pour Hugo Mercier, CEO de Rythm, tout a démarré par un projet de recherche en neuroscience (sur l’impact de la simulation sonore du cerveau pendant la nuit) avec le cofondateur de Rythm, Quentin Soulet de Brugière, actuel directeur scientifique de la société. Ensemble, tous deux élèves du Master Innovation technologique et Entrepreneuriat de l’Ecole polytechnique, ils se sont lancés dans l’aventure entrepreneuriale en juillet 2014, et ont levé jusqu’à présent 10 millions d’euros, financés notamment par Xavier Niel (Free) et Laurent Alexandre (Doctissimo) qui ont permis d’aller jusqu’au programme de tests actuel. Ils ont aussi décroché de nombreux prix.

Actuellement, une nouvelle levée de fonds est en préparation, même si Hugo Mercier souhaite rester discret sur le sujet. A très court terme, elle devrait toutefois accompagner le développement commercial de Dreem Version 2 à grande échelle et à l’international. Fin 2016, la société devrait compter entre 70 et 75 salariés, avec de nouveaux profils dans la vente, le marketing et le business développement… Un programme accéléré de recrutement mené depuis un an par Aurélien Charpier-Serre, directeur des ressources humaines de la start-up et ancien de Criteo.

Revenant sur son parcours, Hugo Mercier conclut sur l’analyse des deux années passées à la tête de Rythm : « Dans cette aventure, tout a été difficile, juge-t-il, restant toutefois très enthousiaste, car c’est notre première expérience de création d’entreprise. La neuroscience est un sujet complexe qui touche au corps humain, de même que l’ont été les développements technologiques, l’industrialisation… Mais le plus dur finalement a été de savoir quel produit exactement va marcher, lequel est attendu… Selon les typologies d’utilisateurs, on peut avoir des réponses très variables mais, au final, on doit fournir un seul produit qui marche ». Vous pouvez aujourd’hui le tester.

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