Beaucoup de « Digital Native Vertical Brands » (DNVB), passées du virtuel au réel en ouvrant des concepts stores, choisissent les quartiers centraux de Paris, les plus fréquentés par leur coeur de cible, soit les jeunes urbains de 25 à 35-40 ans.
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Une surface de 360 mètres carrés rue Berger, au sein de la Canopée du Forum des Halles, on ne peut rêver mieux en termes de visibilité. C’est là que le concept store en ligne L’Exception a ouvert en avril 2016 son premier « flagship » parisien. Il conjugue un espace de vente et un café et accueille chaque mois des évènements liés à la création et au design. La boutique est dédié au « meilleur de la création française », déclinée à travers le prêt-à-porter homme et femme (créateurs et marque propre), l’accessoire, le design et l’art de vivre, avec des collections régulièrement renouvelées selon les tendances.
Le flagship met à disposition de ses clients tablettes et ordinateurs pour accéder au catalogue online et à une sélection de produits à essayer sur rendez-vous. Un « social wall » intègre en temps réel le réseau social Instagram. Environ 35% des clients qui fréquentent le flagship ne connaissaient pas L’Exception avant l’ouverture du point de vente, qui représente aujourd’hui 20 % du chiffre d’affaires. Depuis deux ans, la DNVB accentue son offre de prêt-à-porter homme et durable, pour répondre à la demande, « peu d’acteurs étant positionnés sur le lifestyle masculin et éthique ».
L’éphémère…
Un kilomètre plus loin, près de la rue des Rosiers dans le Marais, Shanty Biscuits a ouvert, du 12 au 22 septembre, son premier espace éphémère, le Shanty Motel. La marque de biscuits gravés de messages personnalisés cartonne sur Instagram avec une communauté de plus de 82 000 abonnés. « L’idée de ce popup n’est pas de vendre, mais plutôt d’offrir une expérience de marque et de rendre physique notre univers Instagram », confie Shanty Baehrel, sa créatrice.
La DNVB produit aujourd’hui plus d’un million et demi de biscuits et elle a même créé une activité BtoB. « Nos biscuits, fabriqués à partir d’ingrédients naturels, sont produits dans notre atelier près d’Aix-en-Provence depuis 2016 », confie la fondatrice, qui a lancé Shanty Biscuits en 2013 dans sa cuisine. Elle prépare le lancement d’une gamme de biscuits salés et envisage de nouveaux popup stores éphémères pour des occasions comme Noël et la fête des mères.
… Ou le durable
900 mètres plus haut, à deux pas de la rue de Turenne, se trouve la double boutique (lounge et dressing face à face) de Bonne Gueule. Blog destiné à conseiller les hommes sur leur habillement créé en 2007 par deux étudiants, Bonne Gueule s’est professionnalisé en 2012 en collaborant avec diverses marques. En 2014, la DNVB a lancé sa propre marque – « une marque de vêtements de qualité, à prix juste, transparente et éthique », ciblant les jeunes actifs de 30 à 40 ans.
En mai 2015, Bonne Gueule a ouvert sa première boutique à Paris – agrandie en septembre 2017 – et investi Bordeaux, Lyon et en avril dernier, la rue Madame à Paris. « Avant, les clients voulant récupérer leur commande directement sur Paris venaient dans nos bureaux, ce qui était peu pratique pour nous et pour eux », raconte Benoît Wojtenka, l’un des cofondateurs. « Quand on ouvre un point de vente, c’est le chiffre d’affaires global qui augmente, estime-t-il. Boutique et e-commerce ne doivent pas être opposés, c’est de l’omnicanal et les frontières sont brouillées. On ne se demande plus si on va acheter en magasin ou sur Internet, tout dépend de l’envie et du moment ».