Les effets de l’IA générative sur l’emploi du secteur immobilier et de la construction ont été étudiés dans un rapport du cabinet de conseil Wüestpartner. Des gains d’efficience ont été mis en avant, tout comme des obstacles à l’adoption de l’IA générative dans le milieu.
Accélérer le traitement des centaines de dossiers de locations reçus par les agences immobilières chaque jour est désormais possible grâce à l’IA. Ce gain de temps, parmi bien d’autres dans le secteur de l’immobilier, a été analysé dans le cadre d’une étude menée par la société de conseil Wüestpartner avec l’aide de… ChatGPT. L’IA générative a analysé 32 000 offres d’emplois françaises dans le domaine de l’immobilier et de la construction, afin de définir les tâches spécifiques à un métier et d’estimer les gains de productivité et d’efficience si cette profession utilisait l’IA. Parmi la large palette de métiers, les travailleurs manuels sont, sans surprise, les moins impactés. ChatGPT a tout de même défini un score de 5 à 10 % d’efficience supplémentaire si ces employés utilisaient l’IA. Celle-ci pourrait être utile à la lecture et à l’interprétation des plans, à la sélection de matériaux ou encore à la communication avec les clients.
Une meilleure productivité
En revanche, les professions à forte composante administrative et analytique sont bien plus susceptibles d’évoluer avec l’usage de l’intelligence artificielle. C’est le cas des architectes dont l’efficience pourrait être améliorée de 30% environ. La technologie permet notamment de signaler les points faibles potentiels lors de la phase de conception, par exemple. Un pourcentage similaire s’applique aux gestionnaires de biens immobiliers et aux ingénieurs, tous deux bénéficiant d’une aide à la rédaction de contrats ou de documents techniques. 60% des professions du secteur immobilier gagneraient nettement à utiliser régulièrement ChatGPT pour des travaux textuels. À elle seule, cette fonction permettrait de réaliser 16% de tous les gains d’efficience dans le secteur de la construction et de l’immobilier. Un tiers des métiers de l’immobilier bénéficieraient aussi de l’utilisation des capacités d’analyse de données par l’IA générative. “Les analystes de données, par exemple, collectent et nettoient les données, créent des visualisations, interprètent les tendances du marché et développent des prévisions. L’IA générative peut effectuer nombre de ces tâches plus rapidement et plus efficacement”, peut-on lire dans le rapport.
Des obstacles restants face à l’adoption de l’IA
Le principal obstacle demeure, dans le cas de l’analyse de données, leur confidentialité. De strictes directives de protection de l’information pourraient en toute logique restreindre l’utilisation de l’outil, son intérêt et son adoption. D’autres difficultés peuvent également restreindre l’usage de l’IA, comme les coûts engendrés par celle-ci, note l’étude. Si les modèles proposés par OpenAI et d’autres sont majoritairement gratuits en première intention, l’infrastructure informatique pour permettre leur usage à l’échelle doit suivre, d’une manière ou d’une autre. Son remplacement est onéreux, tout comme le développement de techniques avancées, nécessaires pour certaines tâches comme l’analyse financière ou le service client. Des problèmes subsistent du côté humain également, la formation du personnel étant assez rare dans le secteur. De plus, certains employés peuvent opposer une résistance au changement. “Les travailleurs se plaignent d’une intensification du travail quand ils utilisent l’IA”, ajoute Christy Hoffman, la secrétaire générale du syndicat UNI Global Union. Cette intensité nuit, selon elle, à la vie privée et à la santé.